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Infographie de l'Appellation d'Origine

AOC Bergerac

    L’AOC Bergerac

    Histoire

    Les vignobles du Sud-Ouest ont plus de 2 000 ans. Si la culture de la vigne a été propagée par les Romains, le succès des vins du Sud-Ouest français a souffert de l’influence de son voisin Bordeaux qui dominait l’estuaire de la Garonne et donc l’expédition de ses vins dans le monde.

    L’histoire des vins du Sud-Ouest est gravée dans le cours de la Garonne. En suivant ses eaux, les Romains ont progressé vers l’ouest pour conquérir les terres atlantiques et ont ainsi diffusé la culture de la vigne. Après la conquête de l’Aquitaine par Crassus, la Gaule cherche à produire son propre vin afin de se libérer des marchands de vin romains. Des vestiges archéologiques confirment l’existence de vignes dans la vallée de la Dordogne depuis l’Antiquité. Ainsi, la viticulture s’est répandue en Périgord dès le 1er siècle, comme en témoignent les installations viticoles gallo-romaines découvertes dans les villages de Montcaret et d’Allas Les Mines et notamment la magnifique mosaïque de Canet à Port-Sainte-Foy représentant un panier de raisins. Le premier marchand de vin romain à Bergerac s’appelait Philon selon les écrits du poète romain Ausone qui faisait référence à la villa romaine de Montcaret.

    Depuis le premier siècle avant J.-C., la vigne est cultivée en Gaule bien que Rome ait tenté d’empêcher la concurrence des vins gaulois en arrachant les vignobles. Ce n’est qu’en 281 que l’empereur Probus a redonné aux Gaulois la liberté de planter des vignes. Après la chute de l’Empire romain en 476, le christianisme a contribué au succès du vignoble français tout au long du Moyen Âge.

    En 768, Charlemagne hérite d’une province paisible et vient dans le Périgord pour y établir une administration. La création du comté de Périgord est donc déclarée en 795 avec à sa tête le comte Widbod. En 1080, un prieur bénédictin a construit la paroisse de Saint-Martin à Bergerac. Au XIIe siècle, ces moines ont construit une chapelle et ont planté des vignes sur tout le territoire. La légende veut qu’ils soient à l’origine de la découverte du Botrytis cinerea. On raconte que les moines de Saint-Martin étaient tellement occupés à d’autres tâches qu’ils laissèrent les raisins dans le vignoble sans les vendanger, ce qui permit à la pourriture noble de se développer. Ne voulant pas perdre les bénéfices de la vendange, ils vinifièrent la récolte et découvrirent sans le vouloir les bienfaits de la pourriture noble, qui font la spécificité du monbazillac.

    Au XIe siècle, le comte de Périgord construit un château à Bergerac sur la rive droite de la Dordogne pour contrôler le trafic fluvial. Depuis 1209, Bergerac possède un pont sur la Dordogne, le seul de la vallée depuis des siècles. La ville devient ainsi le passage obligé pour le commerce en Aquitaine ainsi qu’une étape importante sur la route du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Le pont jouera un rôle majeur pour le développement du vignoble, faisant de Bergerac un port fluvial important.

    Grâce aux fleuves de la région, les vignobles ont continué à se développer pendant des siècles. Les vignobles gascons envoient leur production vers le port de Bayonne grâce à l’Adour. Cahors fait de même avec le Lot et Bergerac avec la Dordogne. Cependant, ce sont les Bordelais qui ont réussi à structurer le port autour du commerce du vin. Et lorsqu’Aliénor d’Aquitaine épouse Henri Plantagenêt en 1152, la situation change radicalement. L’Aquitaine devient anglaise et les Anglais adoptent les habitudes alimentaires et les coutumes des princes français, y compris la consommation de vin. La perte de Rouen en 1214, puis la reddition de La Rochelle dix ans plus tard, ont favorisé le vignoble bordelais et en ont fait le principal fournisseur de vin de l’Angleterre. Bordeaux a construit sa richesse sur le secteur du vin.

    Bergerac, pour sa part, a conservé un statut à part dans la région. En 1254, le roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, Henri III, cherchant à s’assurer de la fidélité de Bergerac, donne à ses habitants le droit de s’organiser en commune et le privilège d’expédier leurs vins au port de Libourne toute l’année, sans la moindre gêne de la part de leurs concurrents bordelais. Une grâce spéciale les exempte du paiement de la taxe sur le vin. Seul vignoble à pouvoir exporter ses vins directement à travers l’océan sans passer par Bordeaux et à éviter de payer des taxes, cette situation privilégiée allait favoriser son développement dans les siècles à venir. Après la guerre de 100 ans qui a fait des ravages à Bergerac, une fois que le duc de Lancaster s’est retiré et que les troupes royales ont dominé l’Aquitaine, le roi François Ier a confirmé et renforcé en 1520 les dispositions relatives au privilège des vins de Bergerac malgré les plaintes continuelles des Bordelais, bien que les vins ne sont pas exportés en Angleterre comme avant.

    Au XVIe siècle, Bergerac a ouvert la voie à la Réforme pour devenir une ville de huguenots et de prédication calviniste. Elle était l’un des épicentres des bastions protestants, tout comme La Rochelle, Cognac et Montauban. Henri IV établit son état-major à Bergerac et s’appuie sur un réseau de penseurs, d’humanistes, de politiciens et de militaires influents. C’est ici que les bases ont été posées pour l’Édit de Nantes en 1598 par le roi Henri IV, qui allait établir la paix et donner un statut légal à l’Église réformée. Cependant, en 1685, le roi Louis XIV a révoqué l’édit de Nantes. La deuxième période historique des vins de Bergerac commence... Ce sera le lien avec les protestants expatriés en Hollande après les guerres de religion qui sauvera les protestants de Bergerac. Le 12 décembre 1700, on annonce que la ville de Bergerac se convertit au catholicisme, mais à quel prix ! De nombreux protestants ont tout abandonné pour sauver leur foi et un grand nombre de commerçants, d’industriels et d’artisans ont émigré principalement en Hollande, en Allemagne et en Suisse. Trois siècles de commerce avec la Hollande ont aidé les huguenots à émigrer, le vin de Bergerac étant leur passeport. Une fois établis, ces émigrants vont développer la vente des vins de Bergerac dans toute l’Europe du Nord. La période de 1650 à 1750 représente le plus grand développement des vendanges tardives et des vins de pourriture noble. À partir du XVIIe siècle, les Hollandais, grands amateurs de vins blancs et moelleux, ainsi que d’eau-de-vie, assurent la prospérité des vins blancs de Monbazillac.

    En 1776, la libre circulation du vin dans le royaume est établie, ce qui entraîne la disparition des privilèges des vins de Bergerac. La chute des prix du vin en 1778 provoque une grande crise avant la Révolution française. Une fois encore, la solution à ces problèmes se trouvait en Hollande. C’était la mode du claret en Europe, un vin rouge léger fabriqué à partir d’un mélange de raisins rouges et blancs. Plus tard, les Hollandais seront de grands amateurs de vins rouges forts et corsés, les vins noirs. Les vignobles de Bergerac se sont donc adaptés à ces goûts en plantant des cépages permettant d’obtenir des vins à forte teneur en alcool et très colorés. Ainsi, la région au nord de Bergerac s’est avérée être la plus idéale pour ces vins puissants.

    Le développement de ces vignobles a toutefois été dégradé au XIXe siècle par le cataclysme du phylloxéra à partir de 1865. En Dordogne, le nombre de vignobles a chuté de 107 000 ha à 2 180 ha. Et seuls 10 000 ha ont été replantés, le reste étant converti à d’autres cultures plus prospères pour le monde moderne, qui s’est accéléré avec la Première Guerre mondiale. Une crise profonde qui a conduit à l’émergence des coopératives dans la région à partir de la fin du XIXe siècle. Un mouvement social sur lequel s’appuient les différentes appellations au moment de leur création. L’AOC Bergerac est créée en 1936.

    Sols

    La constitution du sol est dominée par l’argile et le calcaire. Dans le secteur de Montravel, terroir contigu à Saint-Émilion, on trouve la molasse de l’Agenais, mélange de feldspath et de sable micacé, parfois limoneux, ou de grès tendre et d’argile limoneuse, structures tertiaires très réorganisées montrant des pentes maigres et graveleuses dans la vallée, et des sols calcaires.

    Au cœur de la zone se trouvent les sables et graviers du Périgord générés par la transformation des roches granitiques du Massif Central avec de l’argile et du fer dans le sous-sol.

    Climat

    D’influence océanique (à 100 km de l’Atlantique) pour le secteur de Montravel, cette zone est une extension climatique du Libournais et de Saint-Émilion. Le reste de la région bénéficie d’un climat continental. Les températures sont douces en moyenne avec des étés chauds et des hivers courts.

    Monbazillac connaît un climat particulier, avec des automnes caractérisés par des brumes matinales qui, combinées à la chaleur du soleil de l’après-midi, génèrent de l’humidité et favorisent le développement du champignon Botrytis cinerea.

    Domaines viticoles

    Château Tour des Gendres, Domaine de l’Ancienne Cure, Domaine Elian da Ros, Domaine les Verdots, Châteaux Tirecul La Gravière, Château Moulin Caresse, Domaine les Chemins d’Orient, Château Jonc-Blanc, Château Monestier La Tour.

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    Rimontgó Domaines Viticoles

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